MONDIAL D’ENDURO : UN COUPABLE ÉGOÏSME

Je suis en train de faire un cauchemar, le réveil va sonner, je vais me réveiller… Cette course * de toutes les hontes va se terminer après avoir traversé quatre sites Natura 2000, cinq Zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique, deux Zones d’importance pour la conservation des oiseaux, et le Parc Naturel du Livradois Forez. Des centaines de kilomètres de chemin dévastés par des prédateurs qui font mumuse en faisant vroum vroum dans des milieux aujourd’hui menacés.

En plus des dégâts occasionnés sur la faune et la flore, à chaque sortie, un seul de ces dangereux** engins mécaniques de loisirs individuels suffit pour casser les oreilles à des milliers d’habitants ainsi qu’a tous les randonneurs venus chercher dans les derniers espaces naturels « calme et sérénité ». 

Un accaparement corporatiste des espaces publics inédit.

La course s’achève, mais la bataille des chemins recommence. Première étape, mettre fin à la scandaleuse dérogation qui autorise ces machines a emprunté, malgré leur étroitesse, des sentiers destinés à la randonnée pédestre.

Nouvel argument à la mode chez ces bousilleurs d’environnement,  » on entretient les chemins !  » Sauf que pour sauver la planète, il vaut mieux avoir des ronces dans les montagnes que des motos. Les biotopes indispensables à la survie de l’espèce humaine ne s’en porteront que mieux. 

Ma photo du jour : flagrant délit de massacre environnemental  sur un chemin creux historique. 

Situé sous le château de Roche en Régnier en Haute-Loire, construit au 13e siècle, ce sublime chemin épouse les fossés de l’ancienne enceinte médiévale (carte Cassini dressée au 18e siècle visible ici : https://remonterletemps.ign.fr) 

Quand les barbares modernes n’y sont pas, il y règne une ambiance extraordinaire. Ce chemin existe depuis huit siècles et est encore partiellement pavé. 

Avec cette course inepte, en plus de l’environnement, c’est aussi l’histoire de France que l’on piétine. 

* ENDURO international du Puy-en-Velay. Six jours de carnages du 29 aout au 3 septembre, 650 motos inscrites, 30 nationalités, 700 km d’itinéraires utilisés deux fois en Haute-Loire et en Lozère. 

** Un pilote m’est tombé dessus, ouf pas de bobo