Phot’Aubrac — 26 au 29 septembre 2019

Voilà, c’est démonté, on est tous repartis sur les chemins de nos vies respectives… Un beau succès humain et culturel pour ce festival atypique qui ne se prend pas pour un grand du circuit, 15 000 visiteurs d’après les organisateurs. Surtout, ne changez rien les amis, l’Aubrac est ma dernière frontière. Et rien de tout cela n’existerait sans le dévouement des bénévoles.

J’exerce un métier qui peut être solitaire et les contacts directs avec le regard des autres sont rares. Sortir du bois est parfois une épreuve, même quand cela se passe bien. Pour mon exposition « Un plaidoyer contre la surpêche », j’ai de nouveau reçu un tombereau de compliments sur la tête. Je ne vais pas bouder mon plaisir, ça fait du bien, merci à toutes et à tous, heureux d’avoir capté votre attention. 

Les organisateurs m’ont permis de montrer mon travail sur deux cents mètres de long à proximité d’un pré où s’ébrouaient vaches, ânes et chevaux. Malgré cette sérénité environnementale, j’ai retrouvé à l’extrémité de mon accrochage beaucoup de visiteurs déprimés par mes photos… J’ai tenté, souvent avec succès, de les galvaniser en évoquant la stratégie du « Salut par l’action ». C’est celle qui me sauve tous les jours.

Projection le jeudi soir au sujet de mes reportages aux côtés de Greenpeace depuis 1980. L’habitude n’y change rien, j’ai déjà fait une dizaine de conférences du même genre et à chaque fois que j’évoque en public l’attentat de 1985 contre le Rainbow Warrior et la mort de Fernando Pereira (mon ami photographe qui m’avait remplacé à bord de ce bateau) l’émotion me tord la voix. Ça patauge pendant quelques minutes, heureusement que mes photos sont là pour prendre le relais.

Sinon, c’était génial, on a rencontré beaucoup de monde, des photographes, des pas photographes, des amis, des bientôt des amis et j’ai même retrouvé une amie du lycée agricole avec qui j’avais fait la révolution en 1974 avant d’être viré, avec dix sept de nos camarades, et que je n’avais pas revue depuis !