… pour le « sécuriser » et rendre ainsi irréversible la suspension de circulation de ses trains voyageurs… Un cercle vicieux écocidaire.
À l’annonce du démarrage de deux chantiers illégaux de démontage de rails et de bitumage de passages à niveau, un rassemblement a été organisée par l’association Le Train 634269 qui milite pour la réouverture de la liaison entre Lyon et Clermont-Ferrand par Saint-Étienne (un million d’habitants concernés). Depuis 2016, sur ce parcours de moyenne montagne, la circulation des trains est interrompue sur 48 km entre les gares de Boen et Thiers. Cette section de ligne 784 000 n’est toujours pas officiellement déclassée, elle peut donc être réouverte.
Cette fermeture de ligne constitue la plus absurde et la plus consternante fracture territoriale française du 21e siècle au cœur de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Bien que le rail soit le champion toutes catégories du transport bas carbone, la substitution continuelle des trains par des autocars souligne l’échec de l’État dans sa lutte contre le réchauffement climatique, avec la dichotomique complicité des Régions gestionnaires. On marche tous les jours sur la tête, malgré un gros chantier de remise à neuf de la voie ferrée entre Boen et Montbrison en 2018 (8 millions d’euros) des centaines de trains sont annulés par an sur cette ligne désormais en cul-de-sac. Le personnel et le matériel qui y circulent servent de réservoir de secours pour maintenir le service sur d’autres lignes prioritaires. Dans les territoires abandonnés, on déshabille Pierre pour cacher la misère de Paul.
Les voies vertes de loisirs, si chères aux adeptes du « greenwashing », ne nous protègeront pas de l’apocalypse climatique que les transports routiers et aériens dessinent devant nous.
Photo : rail tronçonné, PN 74, Leigneux, Loire, 15 juillet 2024
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