Le jour où s’est arrêtée ma carrière de photographe «  beauté corporate » avant même qu’elle ne commence.

J’ai 22 ans. Dans la série tout peut arriver, je me retrouve assistant-photographe au service audiovisuel de la société Charles of the Ritz / Yves Saint Laurent. Mon boss n’étant pas disponible, on me propose de réaliser des photos d’une mannequin utilisant des produits de beauté. Comment refuser une porte qui s’ouvre ?

Allez hop, rendez-vous au palace Georges V à côté des Champs-Élysées où une chambre a été louée pour ce travail. Le temps que cette jeune personne passe entre les mains d’une coiffeuse et d’un maquilleur et d’installer mes flashs, la séance commence. Composition de l’image, gestion du cadre et de la lumière, je suis complètement stressé par cette situation nouvelle que je dois affronter en solo…

Je ne vois pas voir ce vilain chevauchement d’épaule sur les miroirs. La photo a été refusée et refaite… par un autre photographe.

Personne n’aime se planter, mais en retombant sur cette image quarante ans après, je me demande encore ce que j’avais été faire dans cette galère.

Paris, 1978