SUR LE FRONT DE LA MALTRAITANCE ANIMALE

Derrière cette image bucolique se cache un enfer pour les canards.

Chasseur sur sa barque relevant au lever du jour ses canards-appelant vivants qui ont passé la nuit au milieu de ces canards-appelant en plastique. Cette mise en place a pour seul but de tromper les canards sauvages et de les inciter à se poser sur l’eau devant les postes de tir camouflé dans les huttes de chasse que l’on peut voir ici alignées comme des fortins militaires.

Ce loisir n’est que guerre contre le Vivant. En France, cette chasse est la seule qui soit autorisée toute la nuit.

Les appelants-vivant sont, soit enfermés dans les petites cages que l’on aperçoit, soit attachés par la patte sur un plateau flottant. Ils y passent une douzaine d’heures. Selon les chasseurs, le problème avec les plateaux, c’est que ces étangs sont envahis de silures et que les canards  » risquent de se faire bouffer « . Ambiance  » Dents de la mer  » toute la nuit pour ces oiseaux.

Les canards qui échappent aux silures risquent néanmoins de se faire tirer dessus par leur propriétaire. En effet, dans l’obscurité, tirer sur un canard sauvage qui vient de se poser à côté d’un appelant vivant peut être mortel pour le canard attaché. Ces jours-ci circulait sur le Net une petite annonce d’un chasseur qui vendait un appelant  » en bonne santé, mais ayant pris du plomb dans les ailes…  »

Se distraire en faisant souffrir de façon récurrente des êtres sensibles porte un nom en français, je vous laisse chercher. Si ces canards-appelants étaient des animaux domestiques, leur maltraitance serait punissable par la loi.

Ma photo : Condé-sur-l’Escaut, Nord, 22 aout 2023. Étang non naturel de Chabaud-Latour. Ce plan d’eau est la conséquence des foudroyages de galeries de mines de charbon qui étaient nombreuses sur le secteur. Ces dynamitages pratiqués dans la deuxième partie du 20e siècle ont provoqué d’importants affaissements de terrain qui se sont remplis d’eau. Bien que les chasseurs n’aient que ce mot à la bouche pour justifier leurs carnages, cette chasse n’a donc rien de traditionnel.

Photo extraite de ma participation à la dernière investigation de Pierre Rigaux MASSACRE SUR LA FRONTIÈRE visible ici :

https://www.facebook.com/pierre.rigaux.naturaliste/videos/1509064289844961