1902, DES TRAINS PARTOUT !

Comme on peut le voir sur cette rarissime carte ferroviaire murale en lave émaillée datée de 1902, une gigantesque toile d’araignée composée d’une multitude de voies ferrées couvrait le pays dans toutes les directions. À cette époque, la quasi-totalité des chefs-lieux de canton était reliée au rail et seules quelques lignes de montagne prévue par le plan Freycinet n’ont pu être achevées avant 1914. 

Entretenu, modernisé, agrandi, un réseau d’une telle densité, avec des trains de fret et de voyageurs économiques, fiables, rapides, cadencés comme des métros, nous aurait permis de vivre sans les 330 000 camions qui massacrent tous les jours nos cadres de vie. Cela aurait permis également de se débarrasser d’une partie des 38 millions de voitures individuelles immatriculées en France et des monstrueux embouteillages quotidiens qu’elles provoquent partout. Les polluants émis par l’usage insensé de ces véhicules égoïstes sont responsables, tous les ans, de la mort de dizaines de milliers de personnes et 50 chantiers autoroutiers sont toujours en cours pour finir de bousiller les territoires et faire exploser les records de températures. Dernière option avant l’apocalypse, moins se déplacer, moins consommer, décroissance et sobriété heureuse, vite. 

Depuis 1902, 70 % des voies ferrées ont été démantelés, c’est le plus gros gaspillage de moyens logistiques de l’histoire de France. C’est ballot, pour lutter contre le réchauffement climatique, le train est aujourd’hui le champion toutes catégories du transport bas carbone et le moyen de déplacement le plus sûr au monde.

Et si l’on reconstruisait le réseau ferroviaire de 1902 au lieu de conquérir l’espace ? 

Ma photo : Gare de Valençay, Indre, ligne à voie métrique du Blanc-Argent, toujours en service entre Salbris et Valençay. Une cheffe d’escale dépoussière la carte ferroviaire de la région datée de 1902.