Rue de la Bûcherie, petite voie étroite du Quartier latin, les trottoirs étaient en permanence encombrés de voitures mal garées, invasion inadmissible de l’espace public, par d’encombrants objets privés. Dès 1982, j’ai accroché un écriteau à la vitrine de mon bureau qui donnait directement sur le trottoir : « Voitures en ville, jusqu’où la bêtise ? » Je passais pour un illuminé. Mais des années plus tard, les pouvoirs publics semblent me donner raison : rue de la Bûcherie, de nombreux plots empêchent désormais les stationnements sauvages. Les taxis collectifs n’existent toujours pas et le nombre des bus n’a toujours pas été multiplié par cinq. Mais au moins commence-t-on à voir des pistes cyclables dignes de ce nom. Prochaine étape pour Paris : démonter la voie Georges-Pompidou et éradiquer la lèpre automobile des quais et rues bordant la Seine. Qui pourraient redevenir les plus belles berges du monde…
Page 164, Rainbow Warrior mon Amour, Trente ans de photos aux côtés de Greenpeace, Editions Glénat 2011.
Photo : 25 septembre 2016. Mon Vélib sur la voie Georges Pompidou. La Mairie de Paris souhaite ne pas rouvrir cette autoroute urbaine à la peste noire automobile.