Avec 8,2 millions de visiteurs en 2023, et en monétisant l’histoire de France, les acteurs du surtourisme ont réussi à transformer le château de Versailles en Disneyland. Les cohues sont désormais garanties toute l’année en ce lieu patrimonial exceptionnel. 81% des visiteurs sont étrangers, devant le lit de Louis XIV, la guerre des groupes fait rage tous les jours de l’année.
Même constat au Louvre ou à la tour Eiffel, nous sommes au début d’une désintégration planétaire. Les spécialistes du transport aérien parient sur un doublement du nombre de passagers de 5 à 10 milliards en 2050 ! Pour bien accompagner ce mouvement suicidaire, Macron attend avec impatience la mise en service du Roissy-Express en 2027. Cette future navette ferroviaire reliera l’aéroport Paris-CDG à Paris-Gare de l’Est en 20 minutes… Projet pharaonique visant d’abord les clients étrangers des magasins de luxe qui viennent, avec une ignorance béate de leurs empreintes carbone, faire leurs emplettes à Paris. En prime, ils adresseront en passant un bras d’honneur à tous les habitants de la Seine-Saint-Denis qui galèrent depuis des décennies dans des transports en commun indignes.
Ce Roissy-Express est un marchepied à l’augmentation cataclysmique des transports aériens et un tapis rouge aux touristes-consommateurs-prédateurs. Est-il encore utile de mentionner que, accéléré par nos activités humaines délétères, le réchauffement climatique mondial explose sous nos yeux et que seule la sobriété heureuse (baisse de notre consommation et de nos déplacements, etc.) pourrait encore sauver le futur de nos enfants ?
PHOTO : jardins du château de Versailles, 18 février 2025. Location de voiturettes électriques pour jeunes fatigués, trop « jet lag » pour parcourir les 1,5 km qui les séparent du Petit Trianon. Ce commerce de la fainéantise* génère une scandaleuse pollution visuelle en ce lieu somptueux marqué au fer rouge par les plus hauts niveaux de protection. Que font les Monuments historiques ? Se seraient-ils mis à genoux devant le ministère du Tourisme et le soleil du roi FRIC ?
* Cette remarque ne concerne évidemment pas les « vraies » personnes à mobilité réduite qui doivent avoir accès à ces moyens de déplacement.