OYEZ, OYEZ

Neuvième accrochage pour mon exposition « UN PLAIDOYER CONTRE LA SURPÊCHE » présentée ce week-end en version sur des bâches de 50 mètres linéaires lors d’un week-end « Biodiversité de nos campagnes », les 8 et 9 juin 2024 à l’Espace Test Agricole, 597 chemin des Millets à Ouches (Loire).

« Un plaidoyer contre la surpêche, présentation »

Dans les océans, nous sommes habitués à puiser sans limites poissons et fruits de mer que nous aimons manger. Parce que les fonds des océans nous sont invisibles, nous avons imaginé qu’ils étaient sans limite. Or, la pêche est une activité de prélèvement sur un stock: plus on pêche, moins il y a de poissons pour se reproduire et renouveler le stock initial. Parce que nous avons oublié cette évidence, nous pratiquons une pêche industrielle qui épuise les fonds marins. La pêche illégale se développe, comme si la mer devait être une zone de non-droit. Les prises accessoires, c’est-à-dire les organismes capturés pendant des opérations de pêche, qui ne les visaient pas, comme les éponges, les requins, dauphins ou tortues, peuvent représenter jusqu’à 80% des prises, probablement 20 millions de tonnes par an rejetées à la mer, soit l’équivalent d’un poisson pêché sur quatre. Les scientifiques peuvent bien tirer la sonnette d’alarme, les politiques laissent perdurer ce massacre. Les industriels ont carte blanche. Les intérêts à court terme déterminent les décisions politiques.

Cette exploitation sans limite de nos océans, et plus généralement de notre planète, a des effets directs et manifestes sur la biodiversité marine. De nombreuses espèces sont en voie d’extinction, les baleines, les dauphins, les requins, la morue ou le thon rouge. Mais la liste est plus longue. Ce sont 80% des espèces commerciales, qui sont surexploitées. Au rythme actuel, li n’y aura plus de poissons dans les océans d’ici 2050. Que ferons-nous ce jour-là? Cette question se pose déjà pour le milliard de personnes sur terre qui dépendent totalement des produits de la mer pour leurs apports en protéines animales. La destruction de la biodiversité marine est aussi un enjeu de sécurité alimentaire pour l’homme.

En 1980, à l’âge de 23 ans, Pierre Gleizes embarque sur le Rainbow Warrior comme photographe et membre d’équipage. Compagnon de route de Greenpeace depuis plus de trente ans, témoin privilégié des actions non violentes de ce mouvement précurseur de la prise de conscience environnementale, il devient, avec son appareil photo, un acteur majeur de leur médiatisation. Ce travail que nous vous présentons résulte des nombreuses campagnes menées par le photographe pour témoigner des excès de cette surpêche, au large de l’Afrique, en Écosse, en mer de Chine. Ces images ont fait le tour du monde et dénoncent plus sûrement que les mots. Fondateur du service photo de Greenpeace International, Pierre Gleizes accompagne depuis toujours les actions de ce mouvement. Après sept années passées chez Associated Press, il devient photographe indépendant en 1991 et se spécialise dans les reportages ethnogéographiques. Depuis 2009, cet amoureux de la mer vit en nomade sur le réseau fluvial français à bord du Nicéphore, une existence qui lui permet de mieux approcher les hommes et leur environnement et de faire face à l’imprévu. »