Dans son discours du 25 septembre 2023 sur la planification écologique, Emmanuel Macron n’a pas dit un mot sur la limpide Sobriété heureuse et la chasse aux gaspis, qui seules, si implémentées sur nos modes de vie délétères, pourraient ralentir le réchauffement climatique dès demain matin et non pas dans vingt ans quand les carottes seront cuites, voir les énormes baisses de pollution pendant les périodes de confinements du Covid.
Pas un mot non plus sur l’effondrement du fret ferroviaire en France depuis les années 1970. Un article publié dans le Figaro le 26 septembre 2023 sur la disparition des trains voyageurs en Ardèche nous livre des chiffres qui nous aident à visualiser la magnitude de ce naufrage sociétal.
Sur la ligne de la rive droite du Rhône, à l’époque de la fermeture du service voyageur, le potentiel annoncé pour la circulation des trains de marchandises était de trois cents convois par jour ! Cinquante ans plus tard, il en passe moins de vingt… Un chiffre que j’ai d’ailleurs du mal à croire, vu les très longues heures d’attente infructueuses vécues avec mes appareils photo à contempler cette ligne ferroviaire déserte.
Pendant ce temps, une colonne processionnaire ininterrompue de camions déroule sa pollution de Dunkerque à Menton. La capacité de transport d’une voie ferroviaire en bon état est de plusieurs millions de tonnes par an… Intégré à un réseau national modernisé, un tel potentiel serait suffisant pour vider les autoroutes des 330 000 poids lourds qui empoisonnent l’air que nous respirons tous les jours tout en massacrant les territoires et le climat.
Messieurs mesdames les élus, cadres dans les ministères, directeurs de Chambre de commerce et autres porteurs de cravates promoteurs du tout routier, vous êtes coupables de crimes contre la vie sur terre. Merci de nous rendre vos bien mal acquises Légions d’honneur.
Ma photo : Cruas, Ardèche, décembre 2022. Poids lourd franchissant le passage à niveau numéro 8 de la ligne n°800 000 Givors-Canal – Grézan, un axe ferroviaire Nord-Sud majeur utilisé à 10 % de sa capacité pour le fret et à 0 % pour le transport voyageurs..