Une énergie sale qui nous veut beaucoup de mal.
VNF nous informe que le canal de Roanne à Digoin, le canal latéral à la Loire et le canal de Briare vont être fermés à toute navigation le 21 aout 2022. Soit 300 km de voies navigables.
En ces temps de sécheresse, la raison évoquée est le soutien de l’étiage, indispensable au fonctionnement des quatre centrales nucléaires qui bordent la Loire.
Quid de l’indépendance énergétique que cette énergie mortifère était censée nous garantir (100 % de l’uranium brulé en France vient de l’étranger, pas de pluie, pas d’électricité, etc. )
Cette semaine, nous célébrons le double bombardement atomique d’Hiroshima et de Nagasaki (200 000 morts), un anniversaire dont tout le monde semble se moquer. Pourtant, en Ukraine, les menaces de frappes directes sur des réacteurs en fonctionnement font partie des options des états-majors militaires, quitte à contaminer l’Europe tout entière…
La preuve inoxydable que nucléaire civil et nucléaire militaire, c’est exactement la même chose.
Pendant ce temps là, à Bure dans la Meuse, le chantier de construction du plus gros volcan radioactif construit de tous les temps par la main de l’homme se précise. On y stockera des déchets à la toxicité éternelle bien que la question éthique que ce projet pose n’a toujours pas trouvé réponse.
Quelle civilisation sommes-nous pour laisser à notre descendance une planète inhabitable ?
Pendant ce temps, à quelques kilomètres de chez moi, à Saint-Priest la Prugne, 1,3 million de tonnes de déchets radioactifs croupissent sous un lac artificiel dans un paysage bucolique. Areva-Orano est complètement dépassé pour assurer la sécurité du site pour les siècles à venir et ça déborde de partout à chaque crue d’orages.
Pendant ce temps, à La Hague, les prédateurs du CAC 40 font du business en retraitant les déchets nucléaires de toutes provenances. Pour ce faire, tant pis s’il faut transporter les produits les plus dangereux du monde sur de vulnérables cargos, et tant pis si ces opérations industrielles génèrent des effluents radioactifs qui sont, dans le plus grand silence, rejeter dans la mer au bout d’un tuyau long de quatre kilomètres.
Pourtant, le constat est simple : plus de tuyau de déversement en mer, plus d’usine de retraitement sur le cap de la Hague.
Pendant ce temps, Emmanuel Macron nous annonce la construction de six nouveaux EPR plutôt que de demander aux Français de porter leur sèche-linge électrique à la déchetterie et de ressortir les fils à étendre la lessive…
Pour garder le moral, je vous suggère de faire comme moi : du vélo tous les jours !
Photo : lâcher d’eau en soutien d’étiage pour les centrales nucléaires de la Loire, barrage de Villerest, 9 aout 2022
Une sélection de quelques-unes de mes photos prises depuis 1980 sur les thèmes du nucléaire civil et militaire est visible ici : http://pierregleizes.com/portfolio/suicide-nucleaire/
Le récit de ces reportages peut être lu dans mon livre » Rainbow Warrior mon Amour » (Glénat 2011) http://pierregleizes.com/livre/