PARIS

Sur le bassin de la Seine, le trafic fluvial de marchandises repart à la hausse, on ne peut que s’en réjouir. Sauf que… cette hausse ne concerne que le réseau fluvial grand gabarit.

Le domaine fluvial français est composé de 8500 km de fleuves, rivière et canaux. Environ la moitié de celui-ci est au format petit gabarit dit « gabarit Freycinet » . Abandonnés par les pouvoirs publics depuis une cinquantaine d’années, en France, 4000 km de voies d’eau sont dans un état de vétusté avancé. Je suis abonné à la liste des avis à la batellerie diffusée par Voies navigables de France et tous les jours, quand j’ouvre ma messagerie, c’est une avalanche d’avis de fermetures à la navigation pour des causes diverses et variées. J’écris en connaissance de cause, vivant sur un bateau dans le port de Roanne. Pour nous, naviguer, s’apparente souvent à une grande aventure incertaine tant les pannes sont nombreuses.

Les péniches de type Freycinet, comme celle visible ici, évitent ces petits canaux comme la peste, car l’envasement a trop réduit le mouillage disponible pour leur permettre de gagner de l’argent. Gaspillage phénoménal de moyens logistiques, comme pour les trains, les poids lourds ont tout rasé. Un tel bateau transporte pourtant l’équivalent de quatorze camions, avec un bilan carbone presque aussi favorable que le transport ferroviaire.

Alors, un plan Marshall pour sauver les 4000 km du réseau fluvial à petit gabarit, c’est pour quand ?

PHOTO. Fin d’attente devant l’alternat du pont Sully pour le Pen-Duick, péniche de type Freycinet dans un très bel état d’entretien.

Note : Sur les trente et un bateaux de commerce que j’ai photographié à Paris tout au long de la journée du 24 aout 2021, dix étaient vides. Grand gabarit ou pas, 30 % de bateaux vides, c’est beaucoup trop pour respecter l’accord de Paris sur le climat que l’État a signé en 2016