Saint Priest la Prugne, Loire, 14 avril 2018.
Arlette Maussan, responsable du collectif des Bois Noirs devant le plan qu’elle a accroché sur le portail du site Areva. Derrière cette grille étaient exploité jusqu’en 1980 une mine et une usine de traitement de minerai d’uranium. Depuis, 1,3 million de tonnes de déchets radioactifs ont été « oublié » sous un plan d’eau contenu par une digue de 42 mètres de hauteur qui ne respecte les normes « grand barrage ».
Les pluies de l’hiver 2018 ont provoqué des débordements prévisibles du plan d’eau. Contrairement a ce qui est imposé par la réglementation, ces eaux n’ont pas été traité avant de rejoindre la rivière Besbre qui est un affluent de la Loire.
Non seulement Areva Orano, (sauvé de la faillite en 2017 avec quatre milliards d’euros d’argent public) ne respecte pas les arrêtés préfectoraux de santé publique mais en plus cette entreprise a aujourd’hui l’outrecuidance d’attaquer en justice la dernière mise en demeure au contentieux que lui a adressé la Préfecture de la Loire le 21 novembre 2017 en raison de la décrépitude d’une partie de ses installations de Saint Priest la Prugne.
Allons nous être les témoins de la routinière « Omerta nucléaire française » ou l’heure des comptes va t’elle enfin sonner ?
Pour les niveaux de contamination : Communiqué de presse de la Criirad du 12 avril 2018
Pour plus de photos sur ce sujet, voir mon reportage « La France contaminée »
L’exploitation de l’uranium a eu lieu en France de 1946 à 2001 sur 25 départements. La prospection de 210 sites a permis l’excavation de 200 millions de tonnes de roches. L’uranium extrait était utilisé pour la fabrication des bombes atomiques et pour répondre aux besoins en combustible des centrales nucléaires. Après la fermeture des mines, les exploitants se sont retirés en laissant derrière eux des montagnes de résidus contaminés qui ont fréquemment été réutilisés comme remblais gratuits pour construire des routes, des cours d’école, des stades, des entreprises, des campings, des habitations et même un parcours de santé ou une garderie d’enfants… Autant de zones où aujourd’hui se déclenchent les alarmes des compteurs Geiger et où il ne fait pas bon vivre.