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Video et Archives

FILETS OBSCURS

Produite par l’association Pour Que l’Esprit Vive

  • Projection Visa pour l’Image à Perpignan, 2018
  • accrochage septembre – octobre 2019, galerie Fait et Cause, rue Quincampoix à Paris
  • accrochage octobre 2021, semaine de la Photo, les Pavillons sous Bois
  • Exposition disponible à la location

 

Présentation :

Neuf semaines de reportage sur la surpêche industrielle en Afrique de l’Ouest à bord de l’Esperanza de Greenpeace… 

Missionné, en tant que photographe, par l’organisation internationale de défense de l’environnement Greenpeace, j’ai suivi en 2017 sa campagne Espoir en Afrique de l’Ouest. Un périple hauturier entre Cap-Vert, Sierra Leone, Mauritanie, Sénégal, Guinée-Bissau et Guinée Conakry. 

Les pays précités ne disposant pas des moyens nécessaires, les espaces marins que nous avons sillonnés sont rarement surveillés. Pour ce faire, Greenpeace a mis à la disposition d’une dizaine d’inspecteurs des pêches mandatés par leurs gouvernements, un dispositif logistique pour leur permettre de contrôler les navires présents dans les ZEE qui s’étendent sur 320 km au large des côtes des états souverains. Un hélicoptère permettait de mieux localiser les navires dispersés sur d’immenses territoires et une fois les bateaux repérés, nous les abordions en canots pneumatiques après nous en être rapprochés avec l’Esperanza. 

Dans ce contexte, j’ai participé, en tant que photographe-observateur, à tous les vols effectués, soit 21 patrouilles aériennes et j’ai accompagné les inspecteurs à bord de 37 chalutiers de toutes nationalités pour photographier les procédures de contrôles. 

Onze bâtiments ont été arraisonnés en flagrant délit pour infractions graves et renvoyés au port, soit 30 % de contrevenants aux codes des pêches, un taux alarmant qui confirme les suspicions de pillage des ressources sur fond de corruption décomplexée. 

Les industriels de la pêche disposent aujourd’hui des moyens suffisants pour vider les océans. Partout, les tricheurs sont à l’affût pour mieux servir leurs intérêts à court terme, quitte à voler les ressources halieutiques de populations qui figurent parmi les plus pauvres au monde et à anéantir leur mode de pêche artisanale. 

Sur les ponts, nous avons entendu la clameur de l’interminable agonie de milliers d’animaux marins arrachés à leur biotope avec une violence mécanique inouïe… Et nous avons assisté à l’immense gaspillage des poissons « morts pour rien », ces prises dites « accessoires », non commercialisables sur les marchés visés qui sont rejetées à la mer. 

Cette maltraitance animale et environnementale s’inscrit – comme si cela ne suffisait pas – dans un contexte d’exploitation humaine où les poissons ne sont pas les seuls menacés… Sur de nombreux bateaux, nous avons rencontré des équipages travaillant dans des conditions d’hygiène et de sécurité indignes de notre siècle. 

Lors de cet intense reportage, j’ai eu le privilège de vivre des moments de proximité exceptionnelle avec un monde peu connu, car généralement inaccessible derrière l’horizon. J’ose espérer que mes photos en rendent compte… 

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